Habitée dès la préhistoire, la ville de Cosne s’enorgueillit d’une place privilégiée dans l’Histoire. Déjà à l’époque gallo-romaine, elle tenait la position convoitée de carrefour des voies fluviales (Loire et Nohain) et terrestres (Autun-Paris et Auxerre-Bourges). Des envahisseurs celtes au développement industriel et commercial, en passant par les luttes de pouvoir et les invasions barbares, Cosne-Cours-sur-Loire a un passé riche dont l’empreinte est encore visible aujourd’hui.
Une position convoitée
Quel joli « coude » où s’établir, quel angle privilégié ! C’est certainement ce qu’ont pensé, il y a plus de 2000 ans avant notre ère, les envahisseurs celtes en établissant « Condate », qui devait devenir Cosne, sur la rive droite de la Loire. Grâce à cette combinaison du fleuve d’un côté et des bois regorgeant de gibier de l’autre, la région a d’ailleurs été peuplée très tôt, depuis le Paléolithique. En attestent les objets en silex, en bois de cerf ou de renne retrouvés pendant les fouilles. C’est à l’époque gallo-romaine que Cosne gagne en importance. Son emplacement stratégique sur les routes nord-est et sud-ouest, et sur les voies fluviales de la Loire et du Nohain, en fait un endroit privilégié pour le commerce. Mais, hélas, aussi pour les luttes de pouvoir ! Après les invasions barbares, la cité passe sous l’autorité de l’Evêque d’Auxerre, au Ve siècle. Il fait face aux ambitions du comté de Nevers. Cette lutte d’influence va durer jusqu’au XIe siècle. Carrefour des voies fluviales et terrestres, Cosne est aux premières loges, malgré elle, des grands conflits de l’histoire de France : la Guerre de Cent Ans, la lutte des Armagnacs et des Bourguignons, les guerres de religion, la Fronde. Il faut donc se protéger ! Le château est édifié au Ve siècle, et les habitations se serrent autour. Durant la période médiévale, aux IXe et Xe siècles, une première enceinte protège la ville contre les intrusions des Normands ; la tour Fraicte se dresse pour surveiller la Loire.
C’est le temps du déploiement : de la fin du XVIIe jusqu’au milieu du XIXe siècle, Cosne se développe le long de ses principales voies d’accès. En 1833, le premier pont sur la Loire est édifié. Devenue centre administratif, commercial et industriel, l’importance de Cosne est marquée par la construction, sous Napoléon III, de la ligne de chemin de fer, de l’Hôtel de Ville, du Palais de Justice et de la Sous-préfecture. La Ville est alors renommée pour sa coutellerie et ses fabriques de limes. De 1876 et jusqu’en 1939, Cosne a également été une ville de garnison importante, siège du 85ème régiment d’infanterie.

« Reproduction d’une gravure intitulée « La Ville et le Chasteau de Cosne » réalisée par Chastillon en 1640 et conservée dans le fond Breugnot (AMCosme 113 W 75)

L’ère de la prospérité
A partir du XVIIe siècle et jusqu’à la Révolution, Cosne se développe à vive allure. Notamment grâce à la Manufacture des Forges de la Chaussade qui, à partir de 1670, fait de la ville un centre de production industriel important pour la Marine Royale (ancres et appareillage). Dans le même temps, l’agriculture et les fabriques de faïences sont en plein essor.